Et ces bassins poubelles ! figuig

Les bassins de Figuig qui firent suer Isabelle Eberhardt en tentant de les décrire avec force détails dans ses récits de voyages remontant à la première partie du vingtième siècle en raison de leur limpidité et de leur couleur d’un bleu que ne pouvait traduire la langue de Molière ont beaucoup évolué comme toutes les choses d’ailleurs. Hélas évolution n’est pas toujours synonyme de progrès !

Coin d’un bassin 15-09-2012 ph. F-N.

Les bassins de Figuig, trop nombreux à l’intérieur même de la palmeraie contribuent à donner beauté et vie aux jardins de notre splendide oasis, à la rafraîchir en temps de canicule et à bien d’autres choses très importantes pour le maintien de la vie. Malheureusement ces dernières années, bien des bassins se sont convertis en dépôt de poubelles quand ils sont asséchés ou abandonnés et en lavoirs et en dépôts de toutes sortes de saletés ménagères quand ils ne le sont pas. Bien des canaux d’irrigation passant près des maisons se sont transformés en canaux d’évacuation des eaux usées des maisons qu’ils longent. La formule est très simple : un bassin proche des zones habitées est un bassin poubelle.

Targa, canal d’irrigation !!!

Les pots cassés

Les pots cassés sont des maladies que cela peut entraîner et dont on n’ose pas parler, la leishmaniose croissante, les dégâts causés aux fragiles maisons en terre et tant de choses encore.

Main de jeune fille atteinte de leishmaniose.

Mur de chambre à coucher d’une maison habitée se situant près d’un canal d’irrigation !

Autre mur, autre chambre, autre maison, autre dégât !!!

Canal d’irrigation complètement obstrué !

Tous responsables

Très jolie à dire mais la fameuse formule du « tous responsables » ne permet en rien d’avancer. Il faut qu’il y ait un ou des responsable(s). Qui en est responsable alors ? Qui incriminer ?

Les canaux d’irrigation qui mènent pour certains vers les bassins et pour d’autres vers les jardins sont tantôt envahis de couleur rouge de sang de mouton lors de la grande fête du mouton ou de sauce quand une grande quantité reste à la maison, brillants d’huile de table ménagère, gras d’os et de restes de viande, blancs de mousse de détergents, granulés de couscous dont on veut se débarrasser et multicolores de tant de sacs en plastiques et d’emballages qu’il doivent transporter. Quatre-vingt-dix ans après son passage à Figuig, si la fameuse voyageuse Isabelle Eberhardt était vivante, elle décrirait facilement nos bassins sans avoir à torturer la langue française pour en sortir des bleus qu’elle ne savait pas exprimer.

Après elle, nous pouvons parler après ces bleu clair, bleu turquoise, bleu ciel, bleu marine… de bleu poubelle, bleu sang, bleu puant !

Pastèque, banane, aubergine, haricot, dattes, oranges, poivron, oignon et tant d’épluchures de légumes. Le niveau de vie que traduit cette poubelle est très élevé mais celui de la conscience est au plus bas…

Quelle eau oserait passer par là ?

Très beau tableau (nature morte) avec couches de bébés, oignon, bananes, poivron.

Très beau bleu-poubelle !

Le limon moderne. Nos oueds ont honte à notre place !

Ici l’eau et la poubelle font bon ménage !!!

C’est bien entendu un bassin !

Un bassin sec se transforme en dépôt de poubelle ! C’est ce qu’on appelle le recyclage des bassins !

Autre bassin sec, autre poubelle !

Encore un autre !

Haricots, couscous, poulet ? Que désirez vous manger ? C’est un canal !

Ceci est encore un bassin sec !

Monstre aquatique en plastique !

Ne vous fiez pas aux apparences, cette eau est tellement sale !

Faut-il agresser une si belle oasis ?

Ne méritent-elles pas un peu de respect, ces grenades ?

L’eau d’un bassin propre se transforme en limonade Fanta (sortie d’un bassin). Eau à boire sans crainte.

L’eau quand elle est loin des hommes !

Des bassins non corrompus, cela existe encore heureusement pour feue Isabelle Eberhardt !

« Immensité désertique où les hommes, les bêtes, l’eau, le sable et l’or ont tous la même couleur, la même valeur, la même irremplaçable futilité » Léon L’Africain (16e siècle)