aljama3a assolalya hammam elfougani

aljama3a assolalya hammam elfougani

Figuig et ses terres confisquées

octobre 16, 2009 Dossiers 2 Commentaires Sommaire  A) Figuig, l’enclume, le marteau et le forgeron  (Colonisation, conspiration, complicité, torture, abandon, aliénation, mépris… : chronique d’une souffrance sous silence).   B) Traité des frontières 1) Traité Lalla Maghnia(1845) (fichier PDF) 2) Traité 1972 (fichier PDF) 3) Traités(plusieurs traités signés avec le Maroc (fichier PDF) 4) Expérience algérienne en matière de délimitation des frontières terrestres (fichier PDF) 5) Un livre sur les frontières en  Afrique (du XII° au XX° siècles) (fichier PDF)   C) Régions confisquées ? Cédées ?         Terres d’un peuple désormais sans terre.    © Dossier préparé par Hassane BENAMARA      Aperçu historique (Événements racontés par la population)    Les frontières algéro-marocaines !! Territoires confisqués par la France, cédés par le Maroc ou amputés par l’Algérie ? Un sujet d’une complexité !  Cette note ne se veut ni analyse, ni histoire d’un conflit mais un simple regard un peu différent un regard d’une population qui subissait un destin  dont elle ignorait tout sous un silence mortel : le mot d’une population muette.   Fin dix-neuvième siècle / début vingtième. Vers la fin du XIXème siècle, la France coloniale expansionniste avance vers le sud algérien (le sud oranais ou le Sahara), « les populations » de Figuig et de ses régions voient en cela une menace pour leur espace vital et donc pour leur existence. Des affrontements militaires ou armés se déclenchent et une résistance farouche est menée mais la disproportion en nombre et en armes fait que les colons prennent le dessus et la ville est vaincue (1903). Figuig est donc soumise. Le pouvoir central marocain trop faible reste absent de la scène. Il faut signaler même qu’il était complice à plusieurs égards des colons comme l’indiquent plusieurs documents français de l’époque. Profitant de la faiblesse d’un pays en faillite et sans aucun pouvoir réel sur son territoire, les français lui ont fait signer des traités le privant de plusieurs parties de ses terres situées à l’est de ce royaume(notamment le traité de Lalla Maghnia). Figuig est ainsi privée de tout son espace vital toutefois l’accès à ces terres est quand même possible sans armes bien sûr pour « les populations locales ».   Années 30-40 La France installe une base militaire ultra-secrète dans la région de Tamedmayt (Âattaq) connue sous le nom de B-2 Namous. Elle y expérimentait des armes chimiques et biologiques.   Années 50 - On payait des impôts dits (ttejrid) aux autorités françaises et certains territoires sont inaccessibles à moins d’avoir un laisser-passer accordé par ces mêmes autorités. - La palmeraie Tasra est inaccessible sauf « laisser-passer » - Maâder -Tamedmayt est inaccessible « zone militaire : zone d’accès aux lieux des expérimentations des armes chimiques françaises B-2 Namous »  - Le problème n’est jamais soulevé et le Maroc n’a jamais parlé de ces territoires. Ce mutisme a pesé trop longtemps sur les figuiguiens.   Années 60 - Indépendance de l’Algérie  en 1962 - Guerre des sables en 1963 (Le nassérisme et le panarabisme poussent) - Fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie.   Année 1972  - Coup d’état au Maroc. La ville de Figuig assiégée par l’armée marocaine, populations  désarmées et une répression sans précédent s’abat sur la région. C’est une véritable colère royale : les années de plomb ! - Signature d’un traité avec l’Algérie sur les frontières. Figuig est privé de tout son espace vital. Les populations ne sont pas au courant et le Maroc laisse le doute et diffuse l’ignorance. L’Algérie est accusée mais officiellement ce sujet n’est jamais évoqué. - L’armée marocaine ferme l’accès aux quelques territoires qui restent encore accessibles et chasse tous les fellahs de ces régions. - Instauration d’un laisser – passer par les autorités marocaines pour accéder à certaines terres agricoles marocaines. Pour voir son jardin, il faut avoir un papier et passer par des postes militaire (check pot) - Des marches ont été organisées vers ces territoires cédés par la suite à l’Algérie. Elles sont réprimées. Depuis ces temps être figuiguien est un délit (cette situation va perdurer jusqu’à la fin des années 90) Année 1976 Alors que le Maroc s’occupait du Sahara Occidental (la marche verte) L’armée de Boumediene  avance vers l’ouest (l’est marocain). Bien des territoires ont été « confisqués » et les fellahs de Figuig chassés par une armée nombreuse et très violente (au moment de la cueillette des dattes l’armée algérienne a organisé des razzia, a chassé les fellahs de leurs terres et cueilli les dattes qu’elle a acheminée vers Beni Ounif). Ne pouvant plus riposter car les populations locales sont désarmées et sévèrement punies en 1972 par l’armée marocaine, des marches ont été organisées vers les territoires confisqués : l’armée du royaume a bloqué les populations jouant ainsi le jeu des algériens. On a compris alors que le Maroc était complice de l’Algérie et que le territoire est « cédé » ou « vendu » aux algériens par « colère royale… » Les figuiguiens se sentaient déçus, menacés et trahis par un Maroc qui les abandonne et une Algérie qu’ils ont très bien soutenu (homme, armes, refuge, nourriture) et qui se retourne contre eux. Le traité de 1972 par lequel le Maroc a cédé d’immenses territoires à l’Algérie était inconnu par les populations locales. Les autorités marocaines n’ont jamais parlé de ce fameux traité signé par Monsieur Benhima et Bouteflika. La même année plusieurs familles marocaines ont été expulsées de l’Algérie toutes nues par Boumediene. Plusieurs d’entre elles sont passées par le poste de Taghit. Années Fin 70-80 Malgré tout des populations se rendaient clandestinement la nuit dans certaines palmeraies interdites pour récupérer ce qui peut l’être(les dattes). Plusieurs personnes ont écroué plusieurs mois à Bechar(en Algérie) et par récompense à Oujda. En effet toute personne arrêtée par l’armée algérienne et ayant passé dans les prisons algériennes devait passer dans les prisons marocaines. La plupart du temps des militaires algériens, souvent des lycéens en service civile, trouvaient un vilain plaisir à jouer au cow-boy en menant des incursions vers le territoire marocain et en enlevant des bergers, des jeunes, des vieux, du matériel (vélos, motos…) L’armée marocaine de son côté confisquait aux fellahs leurs dattes, leurs outils et leurs montures et les rendaient à la justice qui les accusaient de transgression des lois et des frontières.   Années 90 - Un minuscule territoire est ouvert aux populations. - Déclenchement de la première guerre du Golf : le territoire est fermé par l’armée marocaine. Dans l’anarchie la plus absolue et la logique du tout sécuritaire, l’armée marocaine réprimait toute personne accédant à ces territoires en les rendant à la gendarmerie royale et en leur confisquant leurs vélos / motos et leurs outils de travail(un objet confisqué n’est jamais retrouvé, un vélo « massacré » n’est jamais réparé). Résistant malgré tout, on continuait à se rendre à ce minuscule territoire mais le doute, l’incertitude, l’intervention et le pillage sans cesse des armées des deux pays ont fait qu’un grand nombre des habitants de la région a cédé et a cessé de s’y rendre.   Années 2000 Novembre 2007 des postes supplémentaires ont été ajoutés par l’armée marocaine. Les algériens ont construits des postes trop bien équipés et plus grands que des lycées. La ville-oasis Figuig est entièrement quadrillée sous prétexte de dangers multiples  » terrorisme et émigration subsaharienne clandestine » : 200 à 300 mètres séparent un poste frontalier d’un autre du côté marocain et autant du côté algérien.   Toute cette souffrance passe inaperçue et jetée aux oubliettes. Au niveau marocain, on n’en parle guère que pour faire des coups médiatiques et pour les partis politiques de gauche comme de droite un bon argument pour les campagnes électorales. Source : figuignews


06/05/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 62 autres membres