FOUG FIGUIG !
Très bien ! Je suis au Paradis ! C’est l’extase ! C’est le nirvana ! Foug Figuig !
Une de ces expressions peut être la réponse de quelqu’un à qui on a demandé : comment vas-tu ?
FIGUIG, pour exprimer le bien, le Paradis, l’extase et en fin le nirvana !
« Foug Figuig » (Au-delà de Figuig) : une expression sarcastique, ironique et qui manque de cohérence, dirait la personne qui connait la ville de Figuig actuelle, et même celle qui ne connait pas la ville de Figuig.
Avant d’essayer de démontrer le fondement et l’origine de l’expression « FOUG FIGUIG »très répondue au Maroc, et de la dépouiller de son coté goguenard .Nous rappelons une autre expression qui était utilisée à l’Ouest-Algérien au 19èmè siècle. Monsieur Carette ; capitaine du génie, qui faisait partie de la commission scientifique qui explora l’Algérie, par ordre du gouvernement de 1840 à 1842 dit en parlant de Figuig et de son commerce : Quand les habitants des régions
occidentales voient un produit extraordinaire, ils en témoignent : « On
n’en verrait pas même à Figuig. »
-Foug Figuig, c’est une histoire millénaire gravée sur des pierres, sous forme d’écritures ou de dessins rupestres, qui constituent un grand musée à ciel ouvert, et qui témoigne du caractère antique de la ville. Au col de Zenaga, le bélier casqué, qui se rattache à un culte d’Ammon, le patron de l’irrigation au désert. Mr Abdelkader Timoul, dans son livre « Le Maroc à travers les chroniques maritimes » rapporte que la découverte de l’Amérique remonte à mille ans avant Christophe Colomb et serait l’œuvre d’ecclésiastiques d’une confrérie monastique de Figuig, ville marocaine ancienne, présaharienne. Ceci a été d’ailleurs confirmé par trois chercheurs américains à la suite de la découverte de sculptures dans le Cockaponset dans le Connecticut (Amérique du Nord), ainsi que d’inscriptions qui ressemblent à celles du rocher de Hadj Mimoun à Figuig.
-Figuig, c’est la ville qui a été au long de l’Histoire, convoitée tant par les Pharaons, les Phéniciens, les Romains, les Byzantins, les Vikings, les Berbères, les Arabes, les Ottomans, toutes les dynasties marocaines et en fin les Européens, Figuig fut la première ville marocaine occupée par la France en 1903.
-Figuig, fut visitée et citée par la plupart des voyageurs, historiens anciens ; Ibn Khaldoun, Léon l’Africain qui écrit sur Figuig, dans son livre -Description de l’Afrique -: « Figuig, Châteaux ; Ces trois châteaux sont assis au milieu du désert qui produit des dattes en grande abondance, distants de Segelmesse, environ cent cinquante milles, les femmes ourdissent des draps en manière de couverture de lit, délicats, qu’on dirait qu’ils sont faits de soie, au moyen de quoi ils se vendent fort cher partout la Barbarie, comme dans Fès et Tlemcen .les hommes sont de bon jugement , bien experts, de grand esprit, dont les uns s’emploient à démener train de marchandise, à trafiquer en terre des Noirs, les autres se délectent à l’exercice des Lettres qu’ils apprennent à Fès, puis quand quelqu’un est parvenu au doctorat, il fait retour en Numidie, se faisant prêtre, ou prédicateur, tellement que par ce moyen, ils s’acquièrent de grandes richesses. »
-Figuig, c’est Abou Hamid Al Figuigui, l’auteur du premier manuel de la chimie en langue arabe, par ordre de l’un des plus grands rois de l’Histoire du Maroc, Ahmed Al Mansour (1549-1603).
- Figuig, c’est Rawd’t AS-Sulwane (Le Jardin de Consolation) d’Abou Ish’Aq Ibrahim Ibn Abd Al-Djabbar Al-Figuigui (fin XVème), le premier poème cynégétique (217vers) de langue arabe, à être traduit en français et étudié en anglais et en espagnol, il est considéré comme la première référence dans la littérature mondiale en ce qui concerne la poésie qui évoque la chasse dans le désert ou la chasse aux faucons.
-Figuig, c’est la Zaouïa de Sidi Abd Al-Djabbar, une Zaouïa digne d’une université avec ces centaines d’étudiants, la plus part étaient d’origine étrangère, avec sa Dar El Adda, l’une des plus grandes bibliothèques du Maroc de l’époque (XVème siècle).
-Figuig, la mystérieuse, comme l’ont qualifiée les explorateurs européens du XIXème siècle, c’est là ses maçons : La plupart des koubbas et des tombeaux des marabouts de l’Ouest Algérien ont été construits par les maçons de Figuig.
-Figuig, aussi, c’est l’habilité de ses mineurs, ils avaient été mis à la disposition du Bey Mohammed en 1791 pendant son siège de la ville d’Oran, contre les espagnols. Dans les mémoires de Léon Roche, qui fut secrétaire particulier d’Abd-el-Kader, il y a un long récit du siège d’Ain-Mahdi par Abed-el-Kader, avec les ressources de l’artillerie et des sapeurs indigènes. On y trouve mentionnés justement les sapeurs de Figuig, de loin, les plus estimés de l’Afrique du Nord. En 1836 l’Emir Abd –el-Kader dans une Proclamation aux habitants de Figuig dans laquelle, il leur a demandé de l’aide, dix ans avant sa reddition. Et c’est à Figuig que, Cheikh Bouamama est né vers 1840, il est le plus célèbre résistant contre la présence française en Algérie après l’Emir Abd-el-Kader.
-Figuig, était
« Bled Al-Baroude » (Pays de la poudre), cet art avait son revers, les
habitants de Figuig en étaient victimes pendant les guerres civiles qui les ont opposés ; notamment entre Zenaga et l’Oudaghir dans leur conflit autour de la source de Tzaderte, qui a duré plus de 130 ans, depuis le mois d’aout 1783, la date de la disparition du Ksar Djoubour, qui se situait sur l’emplacement de Tzaderte actuelle, la mosquée du Ksar Djoubour a survécu à la destruction de 1783. En 1860, dans cette mosquée, 80 soldats de Zenaga faisaient le guet, lorsque une mine creusée par l’Oudaghir fit sauter la mosquée et ses défenseurs qui périrent, jusqu’au dernier. Cette catastrophe eut un grand retentissement au Maroc à cause du nombre de ses victimes, et du caractère sacré de l’édifice. Le sultan Mohammad-ben-Abd-er-Rahman (père de Moulay-Hassan I), envoya à Figuig une force militaire suffisante pour obtenir l’obéissance, à la fois de Zenaga et de l’Odaghir.
-Figuig, dont
l’importance est résumée dans deux phrases ; la première est de l’Emir
Abd-el-Kader : « Si tu veux la paix au Sahara, détruis Figuig. » La seconde est au Maréchal Lyautey : « Si Figuig marocain n’eut pas existé, il eut fallu
l’inventer. » annonça en 1904, devant une caravane d’industriels et commerçants français à Ain- Sefra.
- Figuig, est un oasis qui compté plus de 16 000 habitants au XIXème siècle, alors que le nombre d’habitants de Casablanca ne dépassait s pas 8 000 et celui d’Oujda à peine 6 000.
-Figuig, est citée dans des chefs-d’œuvre littéraires français comme « Bel Ami » de Guy Maupassant,
« A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, « « L’invasion de la
mer »de Jule Vernes…
-Figuig, au commencement et en fin c’est l’HOMME. Figuig, c’est la noblesse de ses deux emblèmes :
L’homme
et le palmier. Pour comparaitre la noblesse de l’homme du Sahara et
le dattier, l’Emir Abd-el-Kader disait : « Prends un buisson épineux, et pendant une année arrose-le avec de l’eau de rose, il ne donnera que des épines ; prends un dattier, laisse-le sans eau, sans culture, et il produira toujours des dattes ». On peut citer des centaines d’exemples pour illustrer le Figuigui : Prenons, un passage de dialogue, d’un roman de 1900, d’Albert Fermé « Le TOUAREG » :
« -En effet mon capitaine, je suis du Ksar Zenaga dans l’oasis de Figuig. Je m’appelle Abdallah fils d’Ahmed ; J’ai fait mes études à la madrasa de Tlemcen, où je suis resté quatre ans. Je vous connais et je connais aussi bien René.
-Voyez, me dit Rastoul, ces nègres des ksour parlent notre langue aussi purement que les citadins de Blois ou d’Angoulême. Ils affluent dans nos médersas et ce sont les meilleurs élèves. Ils apprennent non seulement le français, mais toutes les sciences, avec une facilité merveilleuse. Ils sont à cent piques au-dessus de nos Arabes de Tell.
-Et, nous aimons la France ! S’écria Abdallah. Pour moi je la regarde comme ma vraie patrie. Je fais des voyages au Soudan pour gagner de l’argent, beaucoup d’argent. Une fois riche, j’irai habiter Paris !
Il y mettait tant d’enthousiasme que nous ne pûmes nous retenir de rire. Le brave garçon rit aussi à belles dents, il ajouta, pendant que nous descendions ensemble dans la cour.
-Nous sommes quelques-uns vivant à la française au ksar. Je suis venu ici justement pour acheter des meubles français, j’ai huit chameaux qui en sont chargés. J’emporte aussi d’articles que je vais vous montrer.
Il commanda à ses compagnons d’ouvrir l’une des adilas. Elle était remplie d’instruments de physique de toute sorte, il y avait aussi des appareils photographiques, des longues vues, des livres de science.
-Nous avons organisé des cours publics et ils sont très suivis.
Je trouvai parmi les livres pas mal de romans, tous du même auteur. Lequel ? Alexandre Dumas.
-Je fais aussi des lectures, expliqua Abdallah. Je traduis, bien entendu.
-Comment ! Les duels des mousquetaires, La Mole et Coconnas, ça intéresse les nègres des ksour ?
-Enormément ! »
-Figuig, c’est BOUDOU, ce nom ne vous dit rien ! « Quel dommage ! » Dirait feu TAHAR DAHANI, le grand poète figuigui, qui vient de nous quitter. Boudou est le poilu de Figuig, un petit garçon noir qui a accompagné en 1914 un bataillon des tirailleurs marocains pendant leur passage à Figuig, en route vers le front de la première guerre mondiale. Boudou a débuté comme garçon à tout faire au sein du bataillon, par son courage, son héroïsme et sa bravoure intrépide, il est devenu une pièce maitresse de son bataillon, il a sauvé son bataillon dans une confrontation avec les Allemands dans les Vosges. Boudou a besoin d’une reconnaissance, son histoire est passionnante et émouvante (je travaille d’ailleurs sur sa biographie).
- Figuig actuelle, c’est Mohamed Abed Aljabri, le philosophe marocain le plus renommé, c’est Anane Omar, le mathématicien nommé par l Institut Américain de Biographie, homme de l’année 2007 et c’est aussi Moussaoui Mohammed, élu Président du Rassemblement des Musulmans Français.
-Figuig, c’est sa diaspora dispersée un peu partout à travers le monde : Des ouvriers, des commerçants, des cadres supérieurs, des ingénieurs et des docteurs dans toutes les disciplines.
Ces hommes simples, sans vanité ni orgueil ; reviennent souvent pendant l’été sur le sol natal, le soir ils sont allongé à même le sol, et en plein étoile, dans leur gandoura, au milieu des ouvriers, des vieux et des fellahs, ils discutent de tout et de rien, se rappellent des souvenirs, ils parlent des « équations de sixième degré » et tout au second degré. Loin de la vanité du savoir humain et de la monotonie des choses et de la vie dans les grandes villes, ces hommes y reviennent pour chercher le calme et l’éternité, ce besoin d’éternité qui sommeille au fond de toutes les âmes simples.
En conclusion, un roman paru en France en 1865, un roman utopique d’environ 400 pages, l’auteur fait de Figuig en L’an 5864, la capitale de la France et de son roi « RAHMAN » roi de la France. Est-ce une prédiction que « Barack Obama » de France serait un figuigui ?
Dans l’Histoire, le figuigui n’était jamais intéressé par le pouvoir, ni par les postes des décisions politiques. Le fuiguigui est un commerçant ou homme de sciences. INCHALAH, le premier prix Nobel marocain sera figuigui.
FOUG
FIGUIG est une expression qui a un sens.
Les sources et la bibliographie ne sont pas citées, ils le seront dans les deux ouvrages qui vont paraître bientôt sur le sujet :
FIGUIG A LA RECHERCHE D’UNE HISTOIRE PERDUE.
1)- Figuig : Dans les récits des premiers voyageurs européens.
2)-Figuig dans la littérature occidentale.
3) – Le bombardement de Figuig, 1903.
BAHHAR
DRISS
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