aljama3a assolalya hammam elfougani

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Les Chorfa de Figuig

 

La généalogie
du Prophète et de son gendre Ali a souvent inspiré de magnifiques
réalisations.

Comme partout au Maghreb, Figuig compte son
lot de familes chérifiennes, quoi que, dans le cas présent, la proportion soit
vraiment très importante. On se figure mal aujourd'hui l'importance de cette
noblesse dans l'histoire du Maghreb depuis le XVe siècle. Elle fut pourtant au
centre de la vie économique et sociale et, aujourd'hui encore, même si elle se
fait plus discrète, elle n'en garde pas moins toute son acuité. Qu'est-ce que
les chorfa? Pour faire simple, un chérif
(ou sharif; pl. chorfa, ou shurfa, ou shurafa, ou ashraf) est un descendant du Prophète Muhammad
par sa fille aînée, Fatima az-Zahra. Celle-ci épousa le cousin du Prophète, Ali
ibn Abi Talib (600-661) qui devint par la suite le quatrième Khalife de l'Islam.
Leurs enfants, puis leur descendance furent entouré d'une grande ferveur pour
deux raisons:

1° en tant que fille aînée et en l'absence
d'héritier mâle, Fatima devenait l'héritière de son père. La question qui a
agité les premiers siècles de l'empire musulman fut: cet héritage comprend-il
aussi l'Imamat (direction de la Communauté, de la "'Umma")?

2° de par son histoire personnelle, Ali fut
uni au Prophète par un lien quasi-filial. Celui-ci l'a élevé comme son propre
fils, il devint à 10 ans le premier converti à l'Islam, et en grandissant, il se
distingua bravement à toutes les batailles qu'eût à mener la religion naissante.
Sa proximité avec l'Envoyé de Dieu en fit un fin éxégète du Qur'an et tous les
auteurs s'accordent à lui reconnaître un sens inné de la justice.

Sans entrer dans le détail des luttes
intestines que se menèrent les premières génération de musulman, nous nous
bornerons à rappeler qu'Ali, une fois devenu Khalife, dut faire face aux menées
des Umayyades qui convoitaient le Khalifat. Il fut assassiné par un Kharéjite
(courant dissident de l'Islam) et le pouvoir passa à Mu'awiyya, fondateur de la
dynastie Umayyade. Ses enfants revendiquèrent le Khalifat sans succès et leurs
descendants furent de toutes les luttes contre le pouvoir central. En 750, les
Alides, alliés à leurs cousins les Abbasides, renversèrent les Umayyades mais le
pouvoir passa aux mains de leurs alliés maintenant devenus rivaux. Ecrasés en
786 lors de la bataille de Fakhkh, certains Alides fuirent l'Arabie pour fonder
des principautés aux extrémités de l'Empire. Ainsi naquit l'émirat Idriside du Maroc, l'émirat Sulaymanide de Tlemcen, l'émirat Zaydite du Tabaristan, et par la suite,
d'autres Alides continuèrent cette dynamique profitant de la désagrégation de
l'empire Abbaside et capitalisant sur la popularité de leur aïeul.

 
 
 

Généalogie
des Ouled Naïl. Cette célèbre tribu algérienne affirme descendre d'un chérif
Figuiguien de la branche Alamie.

Selon
la légende, le chérif Abderrahmane
El-Oudghiri, fuyant les massacres perpétrés par l'émir Miknâsa Moussa ibn Abi
El-Afya, arriva aux abords de Figuig accompagné de 124 cavaliers de la tribu des
Outedghir. Trouvant le climat et la végétation à leur goût, il s'y installèrent.
La généalogie de ce chérif serait: Abderrahmane El Outedghiri ibn Ali (surnommé Yaâla) ibn Ishaq (surnommé Abdeloula) ibn Ahmed ibn Mohammed ibn Idris ibn Idris ibn Abdallah
El-Kamel
ibn Hassan El-Mouthenna ibn Hassan
Es-Sabt
ibn ALI.

Il aurait été père, selon les auteurs
de

  • 7 fils: Aïssa, Ahmed, Mohammed, Abderrahim, Kathir,
    Abdallah
    et Mansour; ou bien,
    de
  • 14 fils: Mohammed, Ahmed, Abdallah, Omar, Soleiman, Mahrez, Aïssa, Moussa, Hamza, Khadir, Abdessamad, Abdelhakk, Ali et Ibrahim.

Ils sont à l'origine des Chorfa Oudghiri. Aïssa s'installa à Beni-Ounif
ou se trouverait encore sa tombe. Ses descendants, ainsi que ceux de ses frères
devinrent un clan de chorfa nombreux et
réputés. Nombre de familles sahariennes et même de Fès, revendiquent être
originaire de cette fraction.

***

En plus des Oudaghir
(Ouled Ziane, Beni Guima, Ouled Makhlouf et Cherrafa), d'autres familles
réputées chorfa se sont installées par
la suite dans d'autres ksour, devenant
célèbres dans la région, comme les Ouled Sidi
Abdeljalil
ou les Ouled Mimoun,
entre autres. Le généalogiste Si Ali Hachlaf répertorie en se basant sur
El-Achmaoui (auteur du Kitab
Nasab
):

EL-OUDAGHIR

  • Ouled Makhlouf (Ouled Ben Azza, Ouled Bouarich, Ouled Ahmed ben Ali, Ouled Meziane)

PRES
DE JAMAL [?]

  • Ouled Chemmas

ZENAGA

  • Ouled Atsmane
  • Ouled Alahyane
  • Ouled Abdelqaoui
  • Ouled Jabbour
  • Ouled Frih
  • Ouled Djerrar

MEHARZA

  • Ouled Ziane ben Mahrez
  • Ouled Djerar

EL-HAMMAM

  • Ouled Mimoun

EL-ABID

  • Ouled Sidi Boubker
  • Ouled Mellouk
  • Ouled Chekroun

OULED-SLIMANE

  • Ouled Brahim

EL-MAÏZ

  • Ouled Amar
  • Ouled Rahmoun
***

Même si les chorfa de Figuig ont été réputés et honorés à
l'époque de la splendeur de l'oasis, tous ne sont pas convaincus de la
pertinence de leurs assertions. Ainsi, le généalogiste Ibn Rahmoun qui fut
chargé par Moulay Ismaïl d'enrayer l'inflation de faux chorfa en établissant un recueil de
généalogies vérifiées, parle en ces termes: "Les gens de Figuig se donnent tous comme
chorfa, bien qu'il n'aient parmi eux que
les Oulâd Ben Sôltân qui soient réellement
chorfa."

Avec l'émergence de Zenaga, la qualité de
chérif semble avoir perdu de sa superbe
aux yeux des oasiens obnubilés par la conquête de la source de Tzaddert. On peut
supposer que c'est pour contrer les prétentions des Oudaghir qu'un grand nombre
de familles de Zenaga se sont dotées de "certificats de chérifisme"... enfin,
cette question est vaste et mérite d'être traitée au cas par
cas...




24/04/2012
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